Retrouver un PS vivant, démocratique et fraternel

Nous souhaitons tirer le bilan du fonctionnement du PS ces dernières années. Il ne s’agit pas de « faire feu sur le quartier général » ni, encore moins, de désigner le Premier secrétaire comme seul responsable de la situation. Nous y avons tous notre part de responsabilité.
Ceci ne doit pas nous empêcher de tirer un bilan des difficultés de ces dernières années :
Nous avons manqué de vrais débats politiques sur les principales questions que se pose la société française et européenne : fiscalité, sécurité sociale, retraite, audiovisuel et développement d’Internet, immigration, enseignement, politique européenne sur de nombreux sujets, ... Il y a certes eu différentes contributions de responsables et de militants, mais elles sont restées éparses alors que précisément le rôle du parti est de rassembler ces propositions, de trancher les grandes orientations et de les développer ensuite dans l’opinion publique.
Nous avons manqué de discipline intérieure, nos responsables défendant souvent des positions différentes, parfois même à l’opposé de celles tranchées par les militants.
Nous n’avons pas eu de politique extérieure digne de ce nom (nous sommes bien placés à la FFE pour le savoir).
Notre action militante sur le terrain s’est souvent réduite à suivre le travail des élus locaux, à faire les campagnes électorales et nous n’avons pas suffisamment investi dans la formation.
Nos différents organes de direction (nationaux et fédéraux) ont le plus souvent géré l’existant mais plus rarement impulsé une politique offensive.
Il se dégage de tout cela un sentiment de manque de dynamisme, de flottement de ligne, de mauvais accueil aux nouveaux adhérents (même s’il faut souligner l’effort et le succès qu’a été l’adhésion à 20€).

1) Nous devons réinvestir le terrain militant sous toutes ses formes : syndicats, associations, mouvements locaux, ... Il ne s’agit pas de revenir à la vieille lune léniniste de « la courroie de transmission » pour faire passer on ne sait quelle instructions du PS. Il s’agit de nourrir la réflexion du parti à partir de l’expérience de terrain : c’est souvent ainsi que les idées novatrices ont trouvé leur voie vers notre projet : radios libres, avortement et contrôle des naissances, développement durable, …
Nous proposons que chaque section et chaque fédération élabore un projet d’action qui vise à permettre aux militants et aux représentants de la société civile de développer leurs idées et leurs expériences dans le cadre d’un débat permanent.
Une des dimensions de ce projet devrait être l’action pour l’Europe (voir les propositions faites par ailleurs). Des jumelages de sections et de fédérations seront encouragés.

2) Faire de la formation une priorité de premier ordre. Chaque adhérent devrait avoir la possibilité, s’il le souhaite, de participer à des formations sur l’histoire, le mouvement des idées mais aussi la pratique militante. Les camarades qui sont appelés à des responsabilités électorales ou dans le parti devraient aussi bénéficier de formations correspondant à ces responsabilités. Nous suggérons qu’une Université soit mise en place, bénéficiant d’antennes décentralisées et du financement nécessaire. Ces actions de formation devraient être ouvertes sur l’Europe dans le cadre du PSE et des fondations sociales -démocrates (Friedrich Ebert, Mattei, Fabian society, ...) et bien sûr Jean Jaurès.
Ce travail de formation doit être l’occasion pour les socialistes de retrouver le sens de la fraternité entre eux d’abord et avec tous.


3) Les relations avec les élus doivent être mieux organisées avec les différents échelons correspondants du parti. Il n’est pas normal que les groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Parlement européen n’aient aucun lien entre eux et si peu avec le Bureau national. Il est nécessaire que les questions importantes qui viennent en débat (par exemple la réforme constitutionnelle) fassent l’objet de concertations. Ce qui est vrai au niveau national l’est également aux niveaux régionaux, locaux.
La mise en place progressive du mandat unique, limité à deux mandats dans le temps devrait être réalisée ainsi que le respect de la parité et l’ouverture aux minorités.
Un effort singulier doit être fait pour l’ouverture des listes municipales et européennes aux ressortissants de l’Union, notre parti étant particulièrement en retard en la matière.

4) Le fonctionnement du parti doit être relancé. Les statuts organisent bien nos différentes structures mais elles souffrent d’une mise en œuvre lacunaire, souvent bureaucratique et peu démocratique. Les réunions de section doivent être organisées pour être ouvertes, y compris aux non membres du PS, pour être vivantes et ne pas résumer une série de monologues (voir le paragraphe sur la formation des secrétaires de section). Le conseil fédéral doit redevenir un lieu de réflexion et d’élaboration des positions du PS sur les principales questions départementales.
Il serait utile de mener une réflexion sur la manière d’intégrer l’intercommunalité qui est devenue un échelon central de la vie locale dans la vie du parti. Il est en est de même pour le niveau de la région.

Enfin le conseil national doit être profondément réformé pour permettre à ses membres de s’exprimer et de travailler, dans le cadre de commissions, à l’élaboration de propositions.
Un système de vote électronique par Internet devrait être mis en place pour encourager la participation aux consultations politiques à l’exception des votes de personne.

L’organisation du siège national et son fonctionnement devraient être revus dans l’optique d’une plus grande efficacité. Le rôle du secrétaire général administratif devrait être renforcé. Une comparaison avec les sièges des principales formations sœurs pourrait être utile.
A terme, une réflexion devrait être menée sur la proportionnelle des motions comme seul mode de structuration interne du Parti.

5) Un secteur communication plus efficace qui couvre professionnellement les medias.
Disposer une chaine de télévision et d’un journal sous des formes appropriées, est-il une idée si baroque ? Une aide et une formation pour les fédérations en matière de communication est également à mettre en place.
Le site Internet du PS est un succès, rapidement mis à jour et offrant les informations nécessaires. Il devra être renforcé et ouvert à d’autres expressions, en provenance de la société civile.
Un secteur international digne de ce nom devrait être développé avec des visites régulières de dirigeants et, lorsque cela est possible, de militants. Des liens politiques devront être renforcés avec de nombreux partis frères.

Richard Yung

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